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Entre courtoisie et révolte. La correspondance de Condé (1648-1659)

Christophe Blanquie

Christophe Blanquie, "Entre courtoisie et révolte. La correspondance de Condé (1648-1659)", dans Histoire, économie & société, année 1995, volume 14, numéro 3, p. 427 - 443.

Extrait de l’article

La lettre offre sur les Mémoires mais aussi sur de nombreux actes notariés, la double séduction de la simultanéité et de l’individualité. Elle semble donner à entendre immédiatement la voix d’un acteur, d’un témoin de l’événement étudié. Un tel document apparaît d’autant plus irrécusable qu’il a été authentifié par le travail infini des grands érudits du XIXe siècle dont les œuvres nous servent d’usuels. La lettre est donc perçue comme une information que l’historien met en rapport avec l’objet de son étude tandis que l’historien de la littérature pourra l’analyser en tant qu’œuvre.

Dans les deux cas, le document est réduit à son message apparent. On laisse ainsi de côté des questions concrètes dont la principale est qu’on ne connaît le plus souvent le texte des correspondances que par des copies. S’il est tout à fait fascinant de suivre les éditeurs contemporains dans l’établissement de leur texte de référence grâce aux filiations de manuscrits, leur démonstration établit surtout qu’on n’a pas à faire à un document brut, qu’il a été sélectionné, pour des raisons personnelles puis littéraires dans le cas de Bussy-Rabutin, de réputation et de piété filiale dans le cas de Madame de Sévigné, d’édification religieuse dans celui de la mère Angélique Amauld ou du père Surin.

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