Eros au temps de Saint-Simon : approches prudentes d’un contexte problématique
Philippe Hourcade
Hourcade, Philippe. Eros au temps de Saint-Simon : approches prudentes d’un contexte problématique, Cahiers Saint-Simon, n° 42, 2014. Eros chez Saint-Simon. Journée d’études du samedi 8 mars 2014, p. 9-24.
Extrait de l’article
Est-il bien nécessaire de rappeler d’entrée de jeu l’authentique piété chrétienne que monsieur et madame de Saint-Simon durent pratiquer leur vie durant ? Elle n’avait rien à voir avec de la bigoterie, n’en déplaise au marquis d’Argenson. Il y eut de leur part l’assistance régulière à divers offices, des retraites spirituelles selon les usages du temps. On remarque sur les rayons de leur bibliothèque la présence de force missels, bréviaires, livres édifiants, toutefois ne leur serait sans doute pas venue l’idée de mener une vie de couvent et de se livrer, pour donner un exemple, à l’exercice des Complies chaque soir que Dieu avait fait. La vie mondaine, les divertissements humains lurent de leur quotidien, même quand ils ne fréquentèrent plus la cour.
Pourquoi, me demandera-t-on, avoir évoqué le dernier office de la journée monacale ? Tout bonnement parce qu’on y psalmodiait très à propos l’hymne Te Lucis ante terminum , dont voici la deuxième strophe, dans sa version d’origine :
Procul recedant somniaEt noctium phantasmata,Hostemque nostrum comprime Ne polluantur corpora.