L’avarice dans l’éthique (plaisir, liberté, prudence)
Ullrich Langer
Langer, Ullrich, L’avarice dans l’éthique (plaisir, liberté, prudence), dans Seizième Siècle, n° 4, 2008, p. 61-72.
Extrait de l’article
Si l’avarice, l’accumulation de l’argent en l’absence d’une perspective de sa dépense ou de son utilisation future, paraît compréhensible, voire naturelle, dans le contexte d’une société capitaliste qui valorise la richesse pure et simple, tel n’est pas le cas dans la culture éthique de la Renaissance fondée sur la vertu de la personne exerçant la libéralité ou, s’il s’agit du Prince, la magnificence. De nos jours, la liste des hommes les plus riches du monde publiée par le magazine Forbes semble innocenter l’avarice ; tout au plus on en fait un vice mineur, le manquement à une bienséance, une habitude regrettable mais peutêtre nécessaire dans la poursuite de l’auréole conférée par les milliards amassés. Cela n’est guère vrai de l’époque précapitaliste.