Passion, pouvoir et vérité à l’âge de la raison d’État
Stanis Perez
Perez, Stanis, « Passion, pouvoir et vérité à l’âge de la raison d’État. », Dix-septième siècle 4/ 2008 (n° 241), p. 617-632
Extrait de l’article
"Louis prêtant l’oreille à la voix des Vertus, Retraçoit, il est vrai, le Regne de Titus : Au frein de la leçon sa jeunesse docile, Supportoit de l’État le fardeau difficile"
L’épisode est bien connu : épris de l’une des nièces de Mazarin mais promis à un tout autre avenir, le jeune Louis XIV doit faire le deuil d’une idylle et d’un projet de mariage impossible à réaliser. Nombreux sont les historiens à avoir laissé de côté ce revers sentimental du souverain en y voyant un non-événement de plus dans la longue chronologie des amours royales. Évidemment, les mémorialistes du règne ont rapporté la déconvenue du roi et la confusion autour de cette liaison rendue très gênante par le contexte, en l’occurrence les préparatifs de mariage avec l’infante Marie-Thérèse devant conduire, la même année, à la paix des Pyrénées. Or, derrière l’apparente banalité de ce fait divers, les sources révèlent des enjeux autrement plus importants qu’une tocade sans portée ni signification particulière.