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Du bon usage de la frise dorique. Bramante, Raphaël et les ordres

Frédérique Lemerle, Yves Pauwels

Frédérique Lemerle et Yves Pauwels, "Du bon usage de la frise dorique. Bramante, Raphaël et les ordres", dans Mélanges de l’école française de Rome, année 1998, volume 110, numéro 110-2, p. 687-702.

Extrait de l’article

La subite métamorphose du style de Bramante, lors de son arrivée à Rome à l’aube du XVIe siècle, a frappé tous les historiens. Sans transition apparente, l’architecte de Ludovic le More passe à une pratique des « ordres » antiques, dont la « correction » est d’autant plus surprenante qu’elle semble immédiatement acquise. Mais ce terme, appliqué au langage de l’architecte, est à la vérité problématique. La « correction » d’un discours suppose la définition préalable d’un ensemble de règles de morphologie et de syntaxe. Quelles sont ces règles que Bramante semble génialement appliquer dès lors qu’il s’est fait romain ?

Il semble évident de s’en rapporter aux leçons de Vitruve. L’influence du De architectura est fréquemment mise en avant, par Arnaldo Bruschi dans sa monumentale monographie, comme plus récemment par Hubertus Giïnther dans sa réflexion sur le tempietto. Pourtant, au regard du texte antique, l’œuvre bramantesque semble bien souvent incorrecte, en particulier dans l’emploi des ordres. Bramante n’ayant pas laissé d’écrits, il est difficile de se faire une idée de sa science vitruvienne. Il est toutefois possible d’en juger grâce aux bâtiments, et, en particulier, par l’examen de ses ordres doriques. Le dorique, qu’il emploie volontiers à Rome, pose en effet des problèmes de morphologie et de syntaxe bien spécifiques, que Vitruve traite souvent avec précision, sinon avec cohérence.

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