Louis XVI en l’Ile. Contribution à l’étude des places royales parisiennes à la fin de l’Ancien Régime
Mark K. Deming
Mark K. Deming, Louis XVI en l’Ile. Contribution à l’étude des places royales parisiennes à la fin de l’Ancien Régime, dans Revue de l’Art, 1989, n° 1, p. 86-92.
Extrait de l’article
Contribution à l’étude des places royales parisiennes à la fin de l’Ancien Régime
La place royale, conçue comme un espace ordonnancé à l’effigie du souverain, représente l’une des expressions les plus accomplies de la culture urbaine de l’Ancien Régime. On sait que ce thème, éminemment symbolique, évolua depuis les premiers exemples parisiens du début du XVIIe siècle. Aux « places-écrins » du Grand Siècle, des enceintes monumentales de peu d’utilité pratique dédiées au culte du monarque statufié, succédèrent sous Louis XV des espaces architectures qui, à Paris comme en province, mettaient en scène le nouvel idéal civique du despotisme des Lumières. L’intention politique, clairement affichée par le biais d’un appareil iconographique d’accompagnement lui aussi repensé, se conjugua alors avec la volonté de créer, au nom de la notion « d’embellissement », un cadre urbain conforme aux besoins d’une société tendue vers le progrès. L’édilité et l’esthétique devaient intervenir pour une part plus large dans la composition des programmes.
Ces places Louis XV, décrites et commentées par Pierre Patte dans son célèbre recueil — Les monuments érigés en France à la gloire de Louis XV(1765) constituèrent un moment privilégié dans l’histoire de l’aménagement de la ville pré-industrielle.