Lyon 1853-1859 : l’ouverture de la rue impériale
Dominique Bertin
Dominique Bertin, "Lyon 1853-1859 : l’ouverture de la rue impériale", dans Revue de l’Art, année 1994, volume 106, numéro 106, p. 50-58.
Extrait de l’article
En prenant ses fonctions à Lyon en 1853, Claude-Marius Vaïsse avait comme mission de transformer l’image de la ville et de créer une « grande et unique cité » qui pourrait être considérée comme la capitale du sud-est de la France. Au-delà de la stricte transformation de la ville, Vaïsse expérimenta à une échelle réduite le processus de remodelage d’une ville de province et les outils de sa mise en oeuvre. Aussi dès 1856, alors que la rue Impériale était en cours d’achèvement, il fut sollicité par les maires d’autres villes qui souhaitaient se lancer dans la même entreprise. Certains architectes lyonnais qui participent à la réalisation sont eux aussi amenés à faire part de leur expérience ou bien encore tentent de la transposer ailleurs.
On ne peut certes réduire à la création de la seule rue Impériale (rue de la République) les améliorations urbaines apportées à Lyon sous le second Empire par le préfet Vaïsse et ses deux principaux collaborateurs René Dardel et Gustave Bonnet. Entre 1855 et 1859 des programmes complémentaires sont envisagés. Ils se concrétisent par l’ouverture de la rue de l’Impératrice (rue Président Edouard Herriot), l’alignement des rues limitrophes permettant la jonction avec la rue Impériale, la construction d’un marché couvert, des travaux ponctuels dans le quartier des Terreaux, la création du parc paysager de la Tête d’Or et l’édification de deux hôpitaux. Il reste que l’ensemble de ces transformations concerne essentiellement le cœur de la ville : en 1863, lorsque G. Bonnet publie le Plan général des travaux d’amélioration exécutés à Lyon de 1854 à 1861, il limite son bilan au centre de la presqu’île donnant aux autres réalisations un caractère annexe.