Accueil / Art et culture / Arts décoratifs / Etudes modernes > Les vitraux de la Sainte-Chapelle de Vic-le-Comte

Les vitraux de la Sainte-Chapelle de Vic-le-Comte : un programme typologique original

Jean-François Luneau

Luneau, Jean-François. Les vitraux de la Sainte-Chapelle de Vic-le-Comte : un programme typologique original. In : Revue de l’Art, 1995, n°1. p. 17-26.

Extrait de l’article

Construite au début du XVIe siècle par le der­nier comte d’Auvergne, la Sainte-Chapelle de Vic­ie-Comte n’est pas un monument inédit. L’iconographie de ses vitraux — un programme ty­pologique au cœur de la Renaissance - est sans doute l’élément le plus original de cet édifice. C’est du moins celui qui a été le plus souvent commenté depuis le début du XVIIIe siècle, tout d’abord par les voyageurs, ensuite, par les érudits, et enfin par les historiens de l’iconographie. Si les premiers se sont souvent contentes de décrire le cycle et d’en identifier les scènes, les derniers ont essayé de le situer dans l’histoire de l’iconographie, sans toutefois bien en saisir toute l’originalité.

(...)

Fondation et construction de la Saint- Chapelle

Jean Stuart, né en 1481, était le fils d’un pré­tendant au trône d’Ecosse exilé en France, qui avait épousé en seconde noce Anne de la Tour, troisième fille du comte d’Auvergne Bertrand II. Jean Stuart entra au service des rois de France en 1493, et servit pendant les guerres d’Italie. En 1505, le roi Louis XII lui donna pour épouse sa cousine germaine Anne de la Tour, riche héritière du comté d’Auvergne. Celle-ci était la fille aînée de Jean III de la Tour, comte d’Auvergne et de Boulogne, et de Jeanne de Bourbon-Vendôme, veuve de Jean II, duc de Bourbon, et fille de Jean II, comte de Bourbon-Vendôme, lui-même issu de la lignée de Robert de Clermont, sixième fils de saint Louis.

De Jean III de la Tour, Jeanne de Bourbon eut deux filles : Anne, qui naquit en 1497 ou au début de 1498, et Madeleine, née en 1501. A la mort de Jean III, en 1501, Anne devint donc l’héritière du comté dAuvergne. Sa mère se remaria en 1503 avec Antoine de la Pause, baron de la Garde, fils de son maître d’hôtel. Cette mésalliance déplut à la famille et au roi. C’est sans doute pour ne pas laisser à Jeanne de Bourbon l’administration du Comté d’Auvergne que, « en­suivant le bon plaisir du roi, et par l’avis et déli­bération de plusieurs parens (sic) et amis desdites parties », Anne de la Tour épousa en 1505, à l’âge de 7 ou 8 ans, son cousin germain, Jean Stuart, duc d’Albany.

Lire la suite (Persée)