Daphné dans les textes français du Moyen Âge : des amours réticentes
Christine Ferlampin-Acher
Ferlampin-Acher, Christine, "Daphné dans les textes français du Moyen Âge : des amours réticentes", dans Cahiers de l’Association internationale des études françaises, 2006, n° 58, p. 291-308.
Extrait de l’article
L’aetas ovidiana du Xlle siècle nous a laissé des récits autonomes consacrés à Philomèle, Pyramus et Thisbé, Narcissus, Pyrame et Narcisse, tout au long du Moyen Age, sont l’objet de réécritures, de gloses, d’allusions. Daphné semble avoir un destin plus modeste : elle n’inspire aucune traduction indépendante ; son destin ne sert de trame à aucune transposition ; rares sont les allusions à son histoire. Pourquoi étudier une figure si discrète ? Parce que les travaux consacrés aux métamorphoses les plus fameuses, Narcisse et Pyrame, sont nombreux. Parce que les silences (tels ceux de Daphné qui, muée — métamorphosée — est devenue muette) sont parfois éloquents, et qu’il n’est pas vain de comprendre pourquoi une métamorphose a été négligée. Enfin parce que, comme l’a montré Yves Giraud, le Moyen Age n’a pas complètement ignoré Daphné, comme en témoignent Ovide Moralisé, Froissart et Christine de Pizan.