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Polybe et Montesquieu : aspects d’une réflexion sur le pouvoir

Marie-Rose Guelfucci

Marie-Rose Guelfucci, "Polybe et Montesquieu : aspects d’une réflexion sur le pouvoir ", Anabases, 4, 2006, 125-139.

Résumé de l’article

Dans la préparation à l’Esprit des Lois que sont les Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence, Montesquieu se réfère, entre autres sources, aux Histoires de Polybe. Si les deux auteurs ont des méthodes différentes pour établir les faits, ni l’un ni l’autre ne proposent cependant à leur lecteur une simple relation de l’histoire de Rome : Polybe veut que ses Histoires forment les responsables politiques et les Considérations sont, selon d’Alembert, une “ histoire romaine à l’usage des hommes d’État et des philosophes ”. Tous deux conduisent donc, à partir de l’exemple romain, une réflexion plus large sur la nature du pouvoir, les conditions de sa conquête et de son maintien.
Ils font ainsi nettement apparaître les atouts qui ont permis à Rome de s’imposer, ses vertus et sa discipline, ses moyens effectifs et sa faculté d’adaptation, ses mœurs et sa constitution tripartite, sa conduite à l’égard des vaincus ou des alliés. Mais tous deux mettent plus généralement en garde contre les risques qui, en politique intérieure comme extérieure, perdent nécessairement tout pouvoir qui oublierait les principes qui lui ont permis de s’imposer. Si inéluctable pourtant que soit pour eux cette corruption, ils trouvent dans la logique même du processus un moyen de l’évaluer, de la prévoir, de la différer même, par un équilibre des pouvoirs politiques qui ne peut être qu’une résultante de forces qui se compensent.

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