Roman et lyrisme courtois. Partonopeus de Blois et Galeran de Bretagne
Catherine Gaullier-Bougassas
Catherine Gaullier-Bougassas, « Roman et lyrisme courtois », Cahiers de Recherches Médiévales et Humanistes, n° 11 (2004).
Extrait de l’article
Les liens du roman avec le lyrisme courtois des troubadours et des trouvères sont très anciens. Ils remontent aux fondements du genre romanesque tel qu’il s’élabore à partir de 1150. Si le roman se démarque d’emblée de la chanson de geste par sa facture et son refus d’une thématique exclusivement guerrière, c’est en privilégiant un discours amoureux et en s’inspirant de la poésie lyrique courtoise et de sa célébration de la fin’amor.
Vers 1150, un des tout premiers romans en langue française, le Conte de Floire et Blancheflor, met ainsi en scène un jeune héros espagnol, Floire, qui n’est pas un chevalier et qui, sans jamais combattre, se consacre entièrement à son amour pour Blancheflor. Une éducation savante permet au couple de lire des livres d’amour « païens » et de se servir de la langue latine pour communiquer. (...)