De Madrid à Paris : François Ier et la Casa de Campo
Fernando Marias
Fernando Marias, "De Madrid à Paris : François Ier et la Casa de Campo", dans Revue de l’Art, 1991, n° 1, p. 26-35.
Extrait de l’article
Les relations artistiques et architecturales entre l’Espagne et la France à la Renaissance forment un thème qui n’a pas encore été abordé, tant dans son ensemble qu’en détail. Logiquement, le phénomène d’échanges le mieux connu concerne la présence dans la péninsule de sculpteurs français, de Felipe Bigarny à Esteban Jamete et Juan de Juni ; mais l’historiographie espagnole tend essentiellement à les considérer, à première vue, comme des cas très clairs d’« espagnolisation », sans même chercher à connaître la manière dont s’est opérée cette transformation et sa nature.
Dans le domaine architectural, on n’en est pratiquement pas encore à l’énumération des cas. Ce vide conduit à supposer l’absence d’échanges, malgré les preuves évidentes d’influence française que montrent quelques œuvres aragonaises. L’autre sens, Espagne-France, est encore moins défriché, à l’exception de quelques généralisations dangereuses rendues récemment, dans le domaine de stéréotomie, à de plus justes proportions. Le rôle réel en France du texte de Diego de Sagredo demeure toujours un mystère, tout comme l’hypothétique influence espagnole sur le château de Madrid, dans le Bois de Boulogne, dont le nom provoque une interrogation que même le riche et récent livre de Monique Chatenet n’a pu résoudre. Consacré à cet édifice, notre article voudrait clarifier l’origine de ce nom et retracer le cheminement de ce rare exemple d’« influence » espagnole sur l’architecture française du XVIe siècle.