Cette base de données a été mise en place dans le cadre du projet de recherche "La médecine à la cour de France", dirigé par Jacqueline Vons, qui vise à éditer en ligne des documents, études et ressources utiles pour l’étude du monde de la médecine à la cour de France.
Son fonds est constitué de fiches biographiques de médecins, chirurgiens, apothicaires, barbiers, sages-femmes, et autres représentants du monde médical à la cour, du Moyen Âge au XVIIIe siècle.
Étudier les milieux médicaux à la cour de France implique que des renseignements sur les hommes et les femmes qui en faisaient partie, dans les maisons des princes et princesses, des rois et des reines, soient aisément accessibles. Rien n’est moins vrai aujourd’hui. Les grands Dictionnaires biographiques du monde médical des XVIIIe et XIXe siècles sont riches, mais se recopient assez souvent et leurs auteurs n’ont pas toujours eu accès aux documents originaux ; les études d’ensemble contemporaines sont encore rares. Des monographies récentes existent, mais sont le plus souvent consacrées aux « grands », laissant dans l’ombre beaucoup de personnages qui ont cependant pris une part active à la santé des rois et reines.
Par ailleurs, les médecins de la cour étaient issus majoritairement de la prestigieuse Faculté de Médecine de Paris, et entretenaient avec les autres docteurs régents des liens qui nous font pénétrer dans la vie de l’université, dans ses démêlés avec les chirurgiens et les apothicaires, dans la lutte qu’elle mena contre les "illicites", charlatans divers qui sévissaient jusque dans la cour et contre les médecins issus d’autres universités. Parce qu’ils avaient une obligation de résultat dans les traitements des maladies des princes (à moins de s’en remettre à Dieu), les médecins de cour ont volontiers pris parti pour des techniques de soins nouvelles, eaux thermales et antimoine par exemple, et se sont retrouvés mêlés aux grands débats qui ont agité le monde médical de leur époque. Certains ont participé à la vie culturelle du pays, d’autres ont suivi le roi dans ses expéditions militaires, d’autres sont venus à Paris, attirés par la vie de cour. Nommés à des fonctions prestigieuses, professeurs de médecine au Collège Royal (futur Collège de France), surintendants des eaux minérales du royaume, du Jardin Royal des plantes médicinales à Paris, les médecins de cour constituent un champ de recherche nouveau, indissociable de toute étude concernant la politique royale dans le domaine de la santé.
La méthode pour établir les fiches se veut le plus critique possible par rapport aux sources dont nous disposons. Nous avons utilisé en priorité des textes sources médicaux (manuscrits de la Faculté de Médecine de Paris par exemple) ainsi que les ouvrages et index bibliographiques établis de nos jours dans les ouvrages critiques. Parmi les documents imprimés anciens, nous avons consulté les grands dictionnaires biographiques de médecine numérisés et mis en ligne par la Bibliothèque interuniversitaire de médecine et d’odontologie de Paris ; riches de renseignements, ils contiennent aussi des erreurs (dates, identifications), que nous signalons quand nous pensons pouvoir le faire. Lorsque les notices se recopient, seul, le premier dictionnaire en date (Eloy) est signalé. dans la bibliographie. Lorsque plusieurs dates sont proposées sans possibilité de trancher, elles sont indiquées avec la mention de leur source entre parenthèses.
Les fiches sont présentées dans l’ordre alphabétique, classées selon le nom utilisé dans la langue vernaculaire et en respectant les formes attestées dans les notices d’autorité de la BnF. Un champ Remarques permet d’insérer d’anciennes graphies ou le nom latin. Cette disposition met en relief la constitution de dynasties professionnelles sur plusieurs générations, le jeu des parentés et des alliances créant ainsi un véritable réseau de personnalités et d’influences.
1. Les Commentaires de la Faculté de Médecine de Paris
La Bibliothèque Interuniversitaire de Médecine et d’Odontologie de Paris (BIUM) conserve sous le nom de Commentaires vingt-quatre volumes d’archives de l’ancienne Faculté de Médecine de Paris, rédigés par les doyens qui se sont succédé de 1395 à 1786, et un vingt-cinquième volume composé d’actes divers concernant la Faculté pendant la Révolution française. On y relève non seulement les noms des bacheliers, licenciés et docteurs, année par année, mais aussi les thèses soutenues, les dépenses occasionnées par les manifestations du cursus universitaire (soutenances, démonstrations anatomiques, paiement des lecteurs, des barbiers, etc…), les frais de gestion habituels (vin, pain, bois de chauffage, jetons de présence aux assemblées, etc..) , les dépenses exceptionnelles (funérailles royales, processions, cérémonies, etc..). Le doyen, élu pour deux ans, rendait ses comptes à la fin de chaque année, ils étaient soumis à l’approbation des docteurs-régents réunis en assemblée, qui contresignaient.
Si les Commentaires fournissent peu de renseignements sur les cours théoriques, ils mentionnent des titres ou des sujets des thèses soutenues, les remises de tempus studendi (durée des études) pour les fils des docteurs régents ou les refus de validation pour des candidats étrangers ou venus d’autres universités…. Sont également mentionnées les actions juridiques que la Faculté mena contre tous ceux qu’elle nomme illicite practitantes (ceux qui exercent la médecine illégalement), ou contre les apothicaires, les chirurgiens. Ces textes donnent une image assez juste des privilèges et des prérogatives des médecins issus de la Faculté de Paris en matière d’exercice de la médecine, et de la concurrence d’influence qu’ils craignaient de la part de « charlatans » parfois en place dans les milieux princiers.
Ces documents sont pour la plupart manuscrits. Seuls quelques volumes ont été transcrits et publiés :
Les autres tomes, manuscrits, se répartissent de la manière suivante [1] :
2. Autres documents sources, imprimés et manuscrits anciens
3. Livres publiés après 1800
Ne sont repris ici que les ouvrages généraux. On se reportera aux fiches individuelles pour les monographies et études particulières.
4. Quelques ressources électroniques
Bibliothèque de l’Académie Nationale de Médecine
Bibliothèque Interuniversitaire de Médecine et d’Odontologie