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Quand vertu vient de l’étude des bonnes lettres. L’éducation humaniste des Enfants de France de François Ier aux derniers Valois

Marie-Ange Boitel-Souriac

Marie-Ange Boitel-Souriac « Quand vertu vient de l’étude des bonnes lettres. », Revue historique 1/2008 (n° 645), p. 33-59.

Extrait de l’article

La jeunesse de la plume n’enlève rien à la sagesse du discours. Du haut de ses 12 ans, et sous couvert d’une correspondance épistolaire qui n’est ni plus ni moins qu’un exemple des exercices pédagogiques de son temps, la jeune Marie Stuart dépose de quelques mots soigneusement distillés les ornements essentiels au portrait d’un prince humaniste de la Renaissance. Tous les poncifs du bon prince sont ici rassemblés et savamment mis en contradiction pour faire du juste équilibre de la force et de la raison l’essence du bon gouvernement. Ainsi, à l’ascendant que confère la fortune, la jeune princesse oppose l’indispensable usage de la prudence qui prévient de l’éphémère des richesses terrestres. Face au pouvoir que lui inspire la puissance de son rang, Marie suggère au prince le gouvernement en conseil qui le garde de la tyrannie. Aux côtés de l’orgueil que peut engendrer l’autorité naturelle du prince, la jeune élève avance la bonté indispensable à celui qui doit agir en bon père de ses sujets. Enfin, à la supériorité que lui donne le commandement suprême, elle propose la clémence d’un prince agissant en juge. Le portrait est finalement très classique, du moins ressemble-t-il à s’y tromper à l’idéal diffusé à la même époque par les Miroirs et Institutionsdu Prince, celui d’un souverain pondérant la force née de son rang et de sa fonction par la sagesse d’une éducation appropriée à sa charge. Cependant, si ce portrait ne revêt que peu d’originalité, si ce discours relève probablement davantage de la pensée du précepteur de la jeune princesse, ce document présente l’intérêt remarquable de mettre en lumière la conception du prince savant enseignée auprès de la jeunesse princière de la cour de France.

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