Les officiers des territoires angevins à la fin du Moyen Âge
Isabelle Mathieu
Isabelle Mathieu, Maryvonne Miquel, Anne Tchounikine, « Les officiers des territoires angevins à la fin du Moyen Âge », Médiévales, 78, printemps 2020.
Extrait de l’article
La présente contribution éclaire les enjeux et les difficultés de la mise en œuvre d’une base de données prosopographique collaborative et les solutions méthodologiques qui ont été apportées. La conception d’une base de données pour les historiens ne peut se réduire à la résolution de problèmes techniques ou se limiter à de la simple recension d’informations. Elle doit s’accompagner d’un questionnement épistémologique, à toutes les étapes de sa construction, de son alimentation puis de son utilisation. Seule l’articulation fine entre la problématique de recherche, la méthode historique et la démarche technique garantit la pertinence du recours à cet outil dans l’ensemble de la démarche de recherche. De manière générale, l’acception de l’individu comme acteur de l’histoire est une voie dans laquelle les historiens se sont beaucoup investis depuis une trentaine d’années, et ces études ont montré que la prosopographie est une méthode appropriée pour cerner les contours sociologiques d’un groupe déterminé à travers les trajectoires individuelles de ses membres. C’est donc à la lumière de cette technique d’analyse – qui consiste à compter pour tenter de dessiner un « portrait » le plus fin possible de nos officiers angevins et à éviter d’ériger un exemple en généralité – que le corpus documentaire dont nous disposons a été, en partie, interrogé.
Le programme ANR Europange qui s’est déroulé entre 2014 et 2018 a permis à une équipe internationale de chercheursde s’intéresser aux processus de rassemblements politiques à travers l’exemple de l’Europe angevine et d’une population spécifique : les officiers au service des princes angevins.