Les testaments des rois capétiens
Élisabeth Lalou
Élisabeth Lalou, « Les testaments des rois capétiens », Cahiers de recherches médiévales et humanistes, 31, 2016, 61-68.
Extrait de l’article
L’historiographie des testaments autres que royaux a connu un bel essor dans les années 1970, dans la veine d’une histoire économique et sociale alors en plein développement. Marie-Thérèse Lorcin s’est appuyée sur les testaments dans sa thèse sur Vivre et mourir en Lyonnais à la fin du Moyen Âge (1981) et elle a encore récemment publié « D’abord il dit et ordonna… ». Testaments et société en Lyonnais et Forez à la fin du Moyen Âge. M.-T. Lorcin est aussi l’auteur d’une bibliographie sur les testaments qui donne une idée de l’ampleur des études sur le sujet. C’est en 1980 qu’est parue La comptabilité de l’au-delà de Jacques Chiffoleau – qu’il me plaît d’associer ainsi à l’hommage à Elizabeth Brown –, un travail qui repose sur un fonds de testaments avignonnais. Depuis lors, si les thématiques ont changé, l’intérêt pour les testaments n’a pas faibli. En Allemagne, deux colloques ont été consacrés aux testaments en 2005 et 2006. Le premier s’intitulait « Salut de l’âme et biens terrestres. Les testaments comme sources de l’histoire économique, juridique et sociale » et le second « Testaments de souverains et de princes au Moyen Âge en Europe occidentale ». En 2012, un colloque organisé par le Centre de recherche universitaire lorrain d’histoire (CRULH) a mis l’accent sur la piété et la spiritualité. Il s’intitulait « Le testament spirituel du Moyen Âge à l’époque moderne ».
Le corpus des testaments des rois de France pose en lui-même un certain nombre de questions. Elizabeth Brown s’y est intéressée depuis le début de ses travaux sur le règne de Philippe le Bel et de ses fils. Elle en envisagea dès cette époque l’édition exhaustive de concert avec Richard Famiglietti. E. Brown a transcrit tous les textes des testaments sur son ordinateur mais ils furent alors mis en page pour un système informatique maintenant obsolète (bien que révolutionnaire à l’époque). Elle a surtout consacré de nombreux articles à Philippe le Bel et ses fils, à leur mort et aux cérémonies qui marquaient leurs enterrements.