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Célébrer les princes. Villes et retentissement populaire des destinées royales à Lille, Douai et Cambrai (1765-1791) 

Laurenne Massy

Massy, Laurenne, « Célébrer les princes. Villes et retentissement populaire des destinées royales à Lille, Douai et Cambrai (1765-1791) », Revue du Nord, vol. 409, no. 1, 2015, p. 11-24.

Extrait de l’article

L’étude de la célébration des princes et des cérémonies royales peut-elle encore apporter quelque chose à l’historien ? La question mérite d’autant plus d’être posée, que la thématique des cérémonies du pouvoir a fait l’objet de nombreux travaux, particulièrement français et anglo-américains, dont le nombre et les apports ont un temps découragé de nouvelles recherches. Aujourd’hui encore, nombre de travaux d’histoire médiévale ou moderne sur les funérailles royales, les entrées des souverains ou des princes du sang dans les villes, ou encore le sacre font autorité. Une fois passé 1789, c’est la fête révolutionnaire dans sa variété et son évolution qui a fait l’objet d’études multiples. D’une région à l’autre, les études sont cependant de qualités variables et, sur certains types de fêtes ou certaines périodes, nos connaissances demeurent encore incertaines ; les problématiques retenues par les historiens, de plus, évoluent, si bien que de nouvelles approches ont pu être récemment envisagées, mettant en évidence la question de l’ordre public, ou celle de l’organisation des divertissements royaux  ; il a été possible, aussi, de chercher à intégrer ces fêtes dans une chronologie plus longue, qui permette notamment de relier l’Ancien Régime et la Révolution.

En s’insérant dans cette dernière perspective, notre contribution souhaite, plus que la fête proprement dite, étudier les signes et les manifestations publiques d’attachement à la monarchie dans l’espace septentrional, à travers un choix d’événements liés à la famille royale et à l’examen de leurs retentissements. Au XVIIIe siècle, une naissance ou un décès dans la famille régnante ne sont évidemment pas de simples événements personnels, mais bien des événements publics. Par l’étude de leurs échos dans les provinces septentrionales, il est ainsi possible d’approcher le lien qui unit alors les élites urbaines à leur souverain, voire celui qu’exprime le peuple, tout au moins lorsque les témoignages permettent de l’approcher.

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