Confession Catholique du Sieur de Sancy et déclaration des causes tant d’état que de religion qui l’ont mu à se remettre au giron de l’Eglise romaine
Michel Perronnet
Perronnet, Michel, "Confession Catholique du Sieur de Sancy et déclaration des causes tant d’état que de religion qui l’ont mu à se remettre au giron de l’Eglise romaine", dans Bulletin de l’Association d’étude sur l’humanisme, la réforme et la renaissance, n° 10, 1979, p. 24-33.
Extrait de l’article
La Confession de Sancy d’Agrippa d’Aubigné peut être lue comme un document historique, c’est-à-dire comme un témoignage porteur d’informations, replacé dans un temps et dans un espace. Dans ce cas précis le document porte témoignage sur les’ oppositions religieuses en France à la fin du XVIème siècle ; on y voit, en effet, l’image que se forge un protestant de la profession de foi catholique et l’image posée comme antithèse qu’un protestant trace de sa propre foi. Un document historique doit être replacé dans l’ambiance historique qui l’a vu naître afin de le mieux comprendre, mais il est aussi porteur d’informations nouvelles qui donnent des compléments importants pour l’analyse de l’ambiance historique. Toute information présente généralement un triple visage : elle est information sur un homme ou un groupe, un « Je » ou un « Nous », qui voit les autres ;elle est information sur un homme ou un groupe vu par les autres, un « Tu » ou un « Vous » ; elle est information sur la situation historique globale, le. « Il » ou le « Ils ». L’historien choisit généralement comme point d’observation la position de « Ils », mais dans cette observation il sait qu’il doit aussi prendre en compte les points de vue des « Je » ou « Nous » et des « Tu » ou « Vous » pour reconstruire les phénomènes complexes, de toute nature, qui entrent dans la reconstitution d’un fait historique donné et dans l’étude de l’enchainement signifiant des faits historiques.