1964-2014 : Hier et aujourd’hui, les dix-huitiémistes
Jean Sgard
Sgard, Jean, « 1964-2014 : Hier et aujourd’hui, les dix-huitiémistes », Dix-huitième siècle, vol. 46, no. 1, 2014, p. 21-30.
Extrait de l’article
Voici donc cinquante ans que la Société française d’Étude du XVIIIe siècle se perpétue d’année en année : elle a connu 50 assemblées générales, 150 conseils, élu successivement 9 présidents, autant de secrétaires et de trésoriers, publié 44 volumes annuels intitulés simplement « Dix-Huitième siècle », près de 150 bulletins intérieurs, un courrier bibliographique mensuel, une collection de textes rares, « Lire le XVIIIe siècle » ; elle a participé à 12 congrès internationaux, dans le cadre d’une société internationale qu’elle a contribué à créer, elle a animé des colloques, des séminaires de jeunes chercheurs ; et la Société internationale compte aujourd’hui 7 214 membres, la SFEDS, près de 1 000 : c’est un vrai succès. Une telle réussite, une si belle mécanique invitent à la réflexion : et tout d’abord, qu’y avait-il avant, comment a-t-on vécu sans dix-huitiémistes, sans société d’étude, sans revue ni bulletin ? Comment est né ce besoin de se regrouper, de créer un conseil d’administration de 40 membres, et de voter ensemble ? Et pourquoi en 1964 ? Tout cela pourtant s’est passé sans à-coups, sans crise, sans révolution, à une exception près, quasiment inaperçue : la révolution numérique ; depuis 1985 environ, elle a transformé nos recherches, nos institutions, notre organisation collective, efficacement sans doute, mais insidieusement. Esquissons donc ce bilan.