Les premiers pas de l’histoire de l’historiographie en Occident au XIIe siècle
Bernard Guenée
Guenée, Bernard, "Les premiers pas de l’histoire de l’historiographie en Occident au XIIe siècle", dans Comptes-rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 127e année, n° 1, 1983, p. 136-152.
Extrait de l’article
Bien sûr, au début du XIIe siècle et depuis longtemps, un historien sait citer dans son texte, au fil de ses emprunts, le nom de tel ou tel de ses prédécesseurs. Bien sûr, au début du XIIe siècle et depuis longtemps, un historien sait citer dans sa préface, au détour d’une phrase, le nom de tel ou tel de ses prédécesseurs. En 998, dans le prologue de son Histoire de France, Richer cite d’abord Hincmar, dont il entend continuer les annales ; puis il ne cherche pas à dissimuler qu’il a fait quelques emprunts à un ouvrage de Flodoard, prêtre rémois. En 1044, Raoul Glaber commence ses Histoires en remarquant que depuis deux cents ans, depuis Bède, qui fut prêtre en Grande-Bretagne, et Paul Diacre, en Italie, personne n’a laissé à la postérité le moindre écrit historique. Bref, au début du XIIe siècle et depuis longtemps, un historien peut être amené à citer dans sa préface deux ou trois noms d’historiens qui l’ont précédé. Mais jamais un historien n’a encore alors donné de nombreux noms d’historiens dans une structure ou un exposé d’ensemble, offrant ainsi à son lecteur une sorte d’esquisse, si brève eût-elle été, d’histoire de l’historiographie.
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