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Traduction des Mémoires de Saint-Simon en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis d’Amérique

Jean Dubu

Dubu, Jean, "Traduction des Mémoires de Saint-Simon en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis d’Amérique", Cahiers Saint-Simon, n° 20, 1992. Les Mémoires hors de France, p. 19-24.

Extrait de l’article

Pourquoi ne pas commencer par une anecdote que je crois révélatrice ? Voilà une vingtaine d’années, un de nos compatriotes chargé d’enseigner la littérature française du XVIIe siècle aux Etats-Unis, s’en va à la bibliothèque de l’Université ; il n’y trouve pas les Mémoires de Saint-Simon au rayon littérature. Après référence au catalogue, il découvre les volumes cherchés au rayon Histoire, parmi la documentation. Ne faut-il pas voir là une preuve du changement qui s’était opéré sous nos yeux quelques années plus tôt, notamment sous l’impulsion des travaux du professeur Yves Coirault ? D’auxiliaire, d’ailleurs suspect, des historiens qu’il était jusqu’alors (A cette époque Georges Mongrédien parlait du genre des « mémoires » comme d’une source « impure »), Saint-Simon avait été promu écrivain à part entière. De cela, les écrivains-nés, Chateaubriand, Stendhal, Elémir Bourges, Proust, La Varende avaient témoigné depuis longtemps, en y trouvant leur inspiration, mais l’Université (tout enseignement, s’il faut en croire Alain, est résolument retardataire...), l’Université répugnait à reconnaître le style d’un homme qui « avait un tour à lui ; il écrivait à la diable pour l’immortalité », selon le mémorialiste d’Outre-Tombe.

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