Ethique et portrait du prince chrétien. Le cas du roi de France Henri II
Sylvène Édouard
Sylvène Edouard, « Éthique et portrait du prince chrétien. Le cas du roi de France Henri II », Chrétiens et sociétés, 20, 2013, p. 7-30.
Résumé de l’article
La représentation du roi de France au XVIe siècle est le produit de plusieurs regards qui l’ont pérennisée. Or, du regard de l’artiste à celui de l’ambassadeur et des mémorialistes, cette connaissance de la personne royale passe par son corps. Fixe ou en mouvement, celui-ci apparaît comme une construction éthique largement héritée de la notion aristotélicienne de l’habitus. Les contemporains - lecteurs d’Aristote, de Plutarque et de Cicéron – n’en ignoraient d’ailleurs pas les enjeux, considérant que les manières d’être vertueuses, constitutives de l’habitus, étaient avant tout acquises par l’éducation. Les portraits iconiques et littéraires du roi reprennent ainsi les types physionomiques tirés des traités de civilité qui sont susceptibles de démontrer la vertu du roi à gouverner. De même que les récits qui décrivent sa familiarité et sa proximité avec ses courtisans mettent aussi en évidence un habitus hérité cette fois des contingences sociales et politiques de la cour de France au XVIe siècle.