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Cris et cloches. L’expression sonore dans les rituels de paix à la fin du Moyen Âge

Nicolas Offenstadt

Nicolas Offenstadt, "Cris et cloches. L’expression sonore dans les rituels de paix à la fin du Moyen Âge", dans Hypothèses, année 1997, numéro 1, p. 51-58.

Extrait de l’article

Les anthropologues ont souligné l’importance des bruits – cris, chansons rituelles, injures... – dans les rituels, en particulier dans les rites d’initiation. À leur suite, nous aimerions proposer quelques réflexions sur le rôle des expressions sonores à l’occasion des rituels de paix pendant la Guerre de Cent ans, autour des cris et des sonneries de cloches.

Les XIVe et XVe siècles connaissent de nombreuses négociations de paix tant à l’intérieur même du royaume de France (entre les princes du Royaume, notamment lors de la guerre civile opposant Armagnacs et Bourguignons) qu’avec ses adversaires et alliés. De nombreuses trêves sont signées, ainsi que deux traités importants entre les Français et les Anglais (Brétigny-Calais, 1360 ; Troyes, 1420). Cette répétition même permet de penser en terme de ritualité. Dans le processus de paix, deux moments sont très ritualisés. En simplifiant :

– La négociation entre princes et/ou ambassadeurs, rencontre qui constitue un rite limité par ses participants.

– La publication de l’accord de paix (trêve, traité…), qui peut être lue comme un véritable rite par le morcellement des gestes et la répétition plus ou moins à l’identique des différents moments : lecture solennelle de la paix ou de la trêve par les hérauts et crieurs, puis Te Deum et sonneries de cloches à toute volée, et enfin fête publique avec tables dressées, feux et danses.

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