Représentations de la table et de la commensalité (1150-1350)
David-Jonathan Benrubi
Thèse soutenue en 2008 à l’école des Chartes.
Un exemplaire peut être consulté aux Archives Nationales ; pour les démarches administratives, voir la réglementation pour la consultation des thèses de l’école des Chartes.
Extrait du résumé
Cette thèse s’inscrit au croisement de l’histoire de l’alimentation et de l’histoire des idéologies et des représentations. La première a progressivement affirmé, depuis une trentaine d’années, une solide vocation à étudier un ensemble englobant d’aspects de la vie matérielle, sociale et culturelle des temps anciens. En particulier, les historiens de l’alimentation s’intéressent de plus en plus à la cour. Comment des images et des textes littéraires produits le plus souvent en lien avec un milieu curial construisent-ils une représentation de la cour à table ?
Plus généralement, la représentation du banquet participe d’un discours métonymique sur la société ; le roi, les serviteurs, les jeunes, les femmes, les clercs sont mis en relief par la table à laquelle ils siègent. On s’intéresse aussi, de près, à l’iconographie « religieuse » – les repas vétéro-testamentaires et eucharistiques –, non pour faire une histoire de l’eucharistie et de ses représentations, déjà écrite, mais pour les réintégrer dans le cadre plus large des représentations de la commensalité. Il faut en introduction définir les termes de la recherche et présenter le corpus de travail. On a retenu le terme « commensalité », car s’il ne se diffuse, simultanément en français et en latin, qu’au début du XVe siècle, il a l’avantage de placer l’objet qu’est la table au centre de la pratique conviviale. Or on peut manger ailleurs qu’à table – à l’instar d’Adam et Eve et de nombreuses allégories de la Gourmandise – et, à table, on ne fait pas que manger tant il est vrai que l’espace commensal est un lieu privilégié de la parole, de la séduction, de la traîtrise, de l’assassinat...