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Recherches sur la crise de l’aristocratie en France au XVIe siècle ; les dettes de la Maison de Nevers

Denis Crouzet

Denis Crouzet, Recherches sur la crise de l’aristocratie en France au XVIe siècle ; les dettes de la Maison de Nevers, dans Histoire, économie & société, 1982, n° 1, p. 7-50.

Extrait de l’article

Très tôt, dès les premiers troubles, parmi les facteurs de la crise, fut envisagé le rôle axial de la noblesse et de l’aristocratie, dans plusieurs perspectives qui toutes conservent une valeur dans les problématiques actuelles : noblesse qui perd après le traité de Cateau-Cambresis l’exutoire d’une violence guerrière nécessaire à la conscience qu’elle a d’elle-même et à sa reconnaissance sociale, qui s’est appauvrie, « déchue de cette ancienne richesse dont leurs maisons étaient ornées sous les règnes de nos bons rois Louis douzième et François premier » pour La Noue, « criblée de dettes » pour un ambassadeur vénitien, menacée dans ses revenus par la hausse des prix et par les aliénations consenties à des roturiers, mais aussi noblesse qui parait corrompue dans ses valeurs : « Aussi est-il advenu que la pluspart de celle qui aujourd’hui a succédé aux biens des ancestres, n’a hérité la mesme vertu : ains demi ensevelie en la corruption commune, s’est abastardie et esloignée des anciennes mœurs ».

Mais s’ils mirent en exergue une pluralité de facteurs, économiques, sociaux, moraux donc, pour dénoncer la participation nobiliaire aux violences, les contemporains, sauf quelques exceptions, se contentèrent curieusement, en ce qui concerne l’aristocratie, d’explications avant tout psychologiques.

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