Rôle du chirurgien ordinaire Yvan auprès de Napoléon Ier dans la nuit du 12 au 13 avril 1814
Alain Goldcher
Goldcher, Alain, Rôle du chirurgien ordinaire Yvan auprès de Napoléon Ier dans la nuit du 12 au 13 avril 1814, Histoire des sciences médicales, 2014, 48 (3), p. 417-426
Extrait de l’article
Quelques repères biographiques
Le 28 avril 1765 à Toulon, Louis Yvan, maître maçon, et son épouse, Marie Collomb, ont un fils, Alexandre-Urbain. Il entre à l’hôpital militaire de sa ville comme élève chirurgien à 14 ans et devient appointé dès le 1er décembre 1790. Il y reste jusqu’en 1792. Il sert dans l’armée du Midi, puis devient chirurgien aide-major de 1ère classe à l’armée d’Italie avec laquelle il assiste à différentes batailles comme Castiglione, Rivoli et Arcole. Le 10 mars 1796, il obtient son brevet de chirurgien de 1ère classe. Le 16 février 1798 il passe à l’armée d’Angleterre où il est nommé chirurgien en chef adjoint. Le 3 mai 1798, il prend le poste de chirurgien de 1ère classe à l’Hôtel des Invalides, puis devient le chirurgien en chef adjoint en survivance de Sabatier en 1800, par décret du Premier Consul. Le 6 mai 1800, le ministre de la guerre par intérim Jean-Girard Lacuée l’affecte au quartier général de l’armée de réserve pour être détaché à la personne du Premier Consul. Il va suivre Bonaparte comme “attaché à son ombre” jusqu’en 1814, ce qui lui vaudra le surnom de “Roustan de la chirurgie”. En raison du décret du 11 mars 1803, réservant l’exercice de la médecine aux seuls possesseurs d’un doctorat, Yvan présente une thèse sur l’amputation des membres à la suite des plaies par armes à feu en 1805. Il y expose une conception moins interventionniste que celle de Larrey. Au décès de Sabatier, il est nommé chirurgien en chef des Invalides le 21 juillet 1811. Après les Cents-Jours, il reprend la chefferie des Invalides, poste qu’il quittera le 29 juin 1832 pour l’hôpital du Gros-Caillou à Paris. Il est mis en “non activité pour infirmité temporaire le 14 décembre 1835” et admis à la retraite de ses postes les 12 et 22 mai 1839, après 49 ans de services et 16 campagnes de guerre. Yvan meurt à Paris, le 29 décembre 1839.