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« Triboulet a frères et sœurs » – Fou de cour et littérature au tournant des XVe et XVIe siècles

Guillaume Berthon

Guillaume Berthon, « Triboulet a frères et sœurs » – Fou de cour et littérature au tournant des XVe et XVIe siècles, dans Babel, 25 | 2012, 97-120.

Résumé

Avec Le Roi s’amuse (1832), Hugo tire des oubliettes de la mémoire collective le personnage de Triboulet, mais au prix d’une relecture volontairement infidèle de la figure du fou de cour, faisant de celui-ci l’impitoyable observateur des futilités courtisanes, dissimulant sous le sarcasme le sentiment de son infériorité sociale et de sa difformité. Les nombreux témoignages littéraires qui couvrent les XVe et XVIe siècles et portent sur trois Triboulet successifs, régulièrement confondus par la suite, rendent un son bien différent, même s’ils permettent d’observer une mutation du statut des fous de cour. Ceux-ci, des simples idiots qu’ils étaient la plupart du temps jusqu’au XVe siècle, paraissent acquérir au tournant du Moyen Âge et de la Renaissance une intelligence nouvelle. L’étude de la mise en scène de leurs réparties les plus spirituelles dans les textes d’époque évoquant les trois Triboulet permet ainsi de poser la question de la nature du fou de cour, précisément au moment où l’humanisme rhénan s’empare de la figure à marotte pour en faire le miroir des folies humaines.

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